Au conseil d'administration du lycée général et technologique Pablo Neruda, les enseignants de la liste SNES* ont lu une motion contre la dotation horaire globale** proposée au lycée.
La motion a été acceptée, rejetant la DHG, par 14 voix contre cette DHG, 4 pour, et 4 abstentions.
Voici le texte de la motion :
Motion
présentée par les élu.e.s du SNES-FSU au Conseil d’administration du lycée Pablo
Neruda de Dieppe réuni le lundi 4 février 2019
Les professeurs, élèves et parents se souviendront
sans doute longtemps de la rentrée 2019 dans les lycées.
La préparation de celle-ci est conditionnée par le
double choix du gouvernement de continuer à supprimer des postes d’enseignants et
d’imposer dans l’improvisation la plus totale une réforme du lycée rejetée
massivement par les personnels.
Au niveau national, 2650 postes sont supprimés dans
les collèges et lycées. L’académie de Rouen, elle, perd l’équivalent de 96
postes d’enseignant pour les seuls lycées ; l’équivalent d’un lycée comme le nôtre rayé de la carte.
Autant dire que la discussion autour de la ventilation
de la dotation qui est ici présentée
n'a pas pu être orientée uniquement sur des choix pédagogiques (et donc tenir
uniquement compte des besoins des élèves en vue de leur réussite) mais a dû
aussi prendre en charge la gestion de la pénurie : suppressions de classes, suppressions d’options ou de dédoublements...
Ce seront tous les élèves dans des classes à 35 qui
seront pénalisés par ces conditions d’études dégradées.
Nous voterons donc contre la répartition présentée et
n’en proposerons pas une alternative. Nous refusons de gérer la pénurie, nous
refusons de choisir quels niveaux, filières, disciplines ou professeurs
sacrifier.
Au lycée la dotation rectorale
se traduit par une perte de 73,25 heures pour une diminution de 15 élèves !!!!!!! Cette baisse
a des conséquences dans la répartition proposée : trois postes d’enseignants sont ainsi supprimés.
Le nombre d’heures supplémentaires (133,30 h) reste à
un niveau
scandaleux, l’équivalent de plus de 7 postes d’enseignants.
Dans le discours officiel, les heures supplémentaires
ont pour vocation de permettre des ajustements à la marge dans les services des
enseignants. En réalité, elles se substituent aux heures postes pour assurer
les horaires réglementaires au détriment de la qualité de l’enseignement donné
aux élèves et de notre disponibilité auprès d’eux.
Nos journées ne sont pas extensibles à l’infini et
faire assurer toujours plus de cours en heures supplémentaires, c’est
inévitablement réduire le temps consacré à chaque classe en termes de
préparation de cours, de correction de copies, de prise en compte des difficultés
scolaires.
Le ministère reconnaît
lui-même que le temps de travail d’un enseignant s’élève à plus de 42 heures
par semaine. Il s’apprête pourtant à autoriser les chefs d’établissements à
imposer aux professeurs une deuxième heure supplémentaire.
Nous demandons donc au
ministère de renoncer à cette mesure injuste et de transformer ces HSA en
heures postes, c’est-à-dire en véritables moyens d’enseignements.
La mise en place de la réforme du lycée en seconde et
première pour la rentrée 2019 vient aggraver une situation déjà préoccupante.
Les heures « marges » (12h en seconde et 8h
en première), censées financer les dédoublements, les options, l’accompagnement
personnalisé, la DNL et l’aide à l’orientation sont insuffisantes pour répondre
à tous les besoins.
De plus, la suppression programmée d’une demi-classe en deuxième
année de BTS Electrotechnique est totalement aberrante ! 18
étudiants sont en train de terminer leur première année et le Rectorat ne
prévoit que 15 places en seconde année. Devons-nous mettre à la porte 3
étudiants sans aucune raison ?
Nous demandons donc au
Rectorat de réévaluer notre dotation, en respectant les besoins éducatifs des
lycéens et des étudiants et les conditions de travail des personnels.
Même si la direction de l’établissement a fait tout
son possible pour tenter de limiter les dégâts, la répartition de cette D.H.G.
reflète à la fois l’insuffisance de l’enveloppe d’heures attribuées par le
Rectorat et les effets néfastes de la réforme du lycée.
De ce fait, les enseignants de
la
liste S.N.E.S.-F.S.U.
et de la liste indépendante élus au
Conseil d’Administration votent et appellent à voter contre la répartition de la D.H.G. 2019– 2020 !
* Le SNES, Syndicat National de l'Enseignement Secondaire, est le syndicat majoritaire au sein des enseignants des établissements secondaires, et fait partie de la Fédération Syndicale Unitaire, la FSU.
** La dotation horaire globale, plus connue sous son acronyme DHG, est la répartition des heures que le rectorat donne à un établissement sur chacune des matières et des classes, en fonction des besoins, des demandes/propositions de dédoublements (passage de classe entière pour une matière à demi-classe), etc...
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