mardi 5 février 2019

Motion du SNES au consil d'administration du lycée Neruda de Dieppe

Au conseil d'administration du lycée général et technologique Pablo Neruda, les enseignants de la liste SNES* ont lu une motion contre la dotation horaire globale** proposée au lycée.

La motion a été acceptée, rejetant la DHG, par 14 voix contre cette DHG, 4 pour, et 4 abstentions.

Voici le texte de la motion :


Motion présentée par les élu.e.s du SNES-FSU au Conseil d’administration du lycée Pablo Neruda de Dieppe réuni le lundi 4 février 2019
Les professeurs, élèves et parents se souviendront sans doute longtemps de la rentrée 2019 dans les lycées.
La préparation de celle-ci est conditionnée par le double choix du gouvernement de continuer à supprimer des postes d’enseignants et d’imposer dans l’improvisation la plus totale une réforme du lycée rejetée massivement par les personnels.
Au niveau national, 2650 postes sont supprimés dans les collèges et lycées. L’académie de Rouen, elle, perd l’équivalent de 96 postes d’enseignant pour les seuls lycées ; l’équivalent d’un lycée comme le nôtre rayé de la carte.
Autant dire que la discussion autour de la ventilation de la dotation qui est ici présentée n'a pas pu être orientée uniquement sur des choix pédagogiques (et donc tenir uniquement compte des besoins des élèves en vue de leur réussite) mais a dû aussi prendre en charge la gestion de la pénurie : suppressions de classes, suppressions d’options ou de dédoublements...
Ce seront tous les élèves dans des classes à 35 qui seront pénalisés par ces conditions d’études dégradées.
Nous voterons donc contre la répartition présentée et n’en proposerons pas une alternative. Nous refusons de gérer la pénurie, nous refusons de choisir quels niveaux, filières, disciplines ou professeurs sacrifier.
Au lycée la dotation rectorale se traduit par une perte de 73,25 heures pour une diminution de 15 élèves !!!!!!! Cette baisse a des conséquences dans la répartition proposée : trois postes d’enseignants sont ainsi supprimés.
Le nombre d’heures supplémentaires (133,30 h) reste à un niveau scandaleux, l’équivalent de plus de 7 postes d’enseignants.
Dans le discours officiel, les heures supplémentaires ont pour vocation de permettre des ajustements à la marge dans les services des enseignants. En réalité, elles se substituent aux heures postes pour assurer les horaires réglementaires au détriment de la qualité de l’enseignement donné aux élèves et de notre disponibilité auprès d’eux.
Nos journées ne sont pas extensibles à l’infini et faire assurer toujours plus de cours en heures supplémentaires, c’est inévitablement réduire le temps consacré à chaque classe en termes de préparation de cours, de correction de copies, de prise en compte des difficultés scolaires.
Le ministère reconnaît lui-même que le temps de travail d’un enseignant s’élève à plus de 42 heures par semaine. Il s’apprête pourtant à autoriser les chefs d’établissements à imposer aux professeurs une deuxième heure supplémentaire.
Nous demandons donc au ministère de renoncer à cette mesure injuste et de transformer ces HSA en heures postes, c’est-à-dire en véritables moyens d’enseignements.
La mise en place de la réforme du lycée en seconde et première pour la rentrée 2019 vient aggraver une situation déjà préoccupante.
Les heures « marges » (12h en seconde et 8h en première), censées financer les dédoublements, les options, l’accompagnement personnalisé, la DNL et l’aide à l’orientation sont insuffisantes pour répondre à tous les besoins.
De plus, la suppression programmée d’une demi-classe en deuxième année de BTS Electrotechnique est totalement aberrante ! 18 étudiants sont en train de terminer leur première année et le Rectorat ne prévoit que 15 places en seconde année. Devons-nous mettre à la porte 3 étudiants sans aucune raison ?
Nous demandons donc au Rectorat de réévaluer notre dotation, en respectant les besoins éducatifs des lycéens et des étudiants et les conditions de travail des personnels.
Même si la direction de l’établissement a fait tout son possible pour tenter de limiter les dégâts, la répartition de cette D.H.G. reflète à la fois l’insuffisance de l’enveloppe d’heures attribuées par le Rectorat et les effets néfastes de la réforme du lycée.
De ce fait, les enseignants de la liste S.N.E.S.-F.S.U. et de la liste indépendante élus au Conseil d’Administration votent et appellent à voter contre la répartition de la D.H.G. 2019– 2020 !


 * Le SNES, Syndicat National de l'Enseignement Secondaire, est le syndicat majoritaire au sein des enseignants des établissements secondaires, et fait partie de la Fédération Syndicale Unitaire, la FSU.

** La dotation horaire globale, plus connue sous son acronyme DHG, est la répartition des heures que le rectorat donne à un établissement sur chacune des matières et des classes, en fonction des besoins, des demandes/propositions de dédoublements (passage de classe entière pour une matière à demi-classe), etc...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire