samedi 16 mars 2019

Dieppe en Colère dans le journal 7 jours à Bord de Dieppe !

L'édition n°143 du 15 au 23 mars 2019 de l'hebdomadaire gratuit 7 jours à Bord de la ville de Dieppe consacre un long article aux difficultés rencontrées par les établissements scolaires de la ville.

Dans ce numéro, votre blog est cité comme source d'informations complémentaires. Merci au journal et à la ville de Dieppe de mettre la lumière sur ce blog, qui est là pour vous informer toutes et tous des difficultés que rencontrent vos établissements primaires et secondaires.

Ci-dessous, vous pouvez trouver le texte complet de l'article. Vous pouvez aussi trouver plus d'informations sur le site de la ville de Dieppe : https://www.dieppe.fr/



Bac en vrac et micmac au lycée


Moins d’enseignants, moins de moyens, plus d’élèves par classe… Floue, la réforme du lycée inquiète. Soutenus par les élus de la municipalité, professeurs et parents organisent la résistance. Décryptage.


« Un examen remusclé qui redonne au baccalauréat son sens et son utilité. » « Un lycée plus simple et plus à l’écoute des aspirations des lycéens. » Des mots, rien que des mots. Car derrière le discours ministériel de façade, la réalité est moins glorieuse. Beaucoup moins même. Et à y regarder d’un peu plus près, elle est même épouvantable. « Nous nous inscrivons dans une logique purement comptable, dénonce Ingrid Louvet, professeur de mathématiques au lycée Jehan-Ango. Cette réforme est une usine à gaz qui va creuser les inégalités. Les élèves les plus fragiles seront livrés à eux-mêmes et devront faire des choix de spécialités, à seulement 15 ans, qui les engageront sur toute la suite de leur scolarité sans être accompagnés, sans même savoir ce qu’on attend d’eux. »
Dès septembre, programmes et organisation des classes de seconde et de première auront changé du tout au tout. « Nous avons très peu d’information, déplore Laurence Thomas, professeur de philosophie au lycée Ango. Ce que nous avons déjà perçu des premiers éléments de programme qui nous ont été adressés, c’est que l’exigence sera relevée. De nombreux élèves risquent de ne pas suivre, de décrocher très rapidement et de sortir du circuit sans avoir reçu de formation générale. »

8 Classes en moins à Ango et Neruda

Car derrière la réforme, il est demandé aux établissements de construire de nouveaux parcours et de proposer des spécialités mais tout cela avec moins de moyens. « Des options vont disparaître, le travail en groupes pour l’apprentissage des langues ne sera plus possible, l’accompagnement personnalisé n’existera plus… Tout cela pour permettre de proposer des spécialités mais sans financement, s’insurge Stéphane Gasc, professeur de mathématiques au lycée Pablo-Neruda. Aucun lycée en France ne proposera douze spécialités comme le prévoyait initialement la réforme. À Ango, il y en aura huit et à Neruda quatre. Dans le même temps, les élèves perdent deux heures d’enseignement par semaine, certains enseignants devront partager leur temps sur plusieurs établissements. En France, ce sont 2700 postes d’enseignants qui sont supprimés. » Et dès la rentrée, cinq puis trois postes de professeurs disparaitront du tableau des effectifs à Ango et à Neruda. On comptera alors des classes de 30 à 35 élèves. Inconcevable.

 Un bac « Maison »

Et que dire de la réforme du bac, dont la formule actuelle est jugée trop « lourde » par le ministre de l’Éducation nationale. « On va passer d’une douzaine à vingt-et-une épreuves, dévoile Stéphane Gasc. Certaines épreuves devront être proposées et mises en œuvre par les enseignants eux-mêmes dans les établissements. Ce qui signifie qu’on crée un bac maison, que le diplôme aura plus ou moins de valeur selon qu’il a été obtenu dans tel ou tel lycée. Et puis, on nous crée des épreuves nouvelles comme le “grand oral” qui vaut 10 % de la note finale et pour lequel il n’est prévu aucune préparation spécifique. »
Face aux enjeux qui se présentent pour les 2 000 élèves scolarisés dans les lycées dieppois, la fronde s’organise. Des actions devraient être menées ces prochaines semaines. Il en va de l’avenir des élèves mais aussi d’un système éducatif qui, selon les enseignants, « est attaqué ».

7 jours à Bord, Dieppe, n°143 du 15 au 23 mars 2019.

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